Qui sommes-nous ?

Qui sommes-nous ?

Les membres fondateurs/trices de troubles fête malgré nous se connaissaient, parfois depuis longtemps, comme participant.e.s du mouvement syndical (CGT, SUD, CNT, etc!), ainsi que, pour plusieurs d'entre eux et elles, d'organisations politiques libertaires ou encore marxistes. Nous nous sommes rencontré.e.s avant tout via les différentes luttes sociales auxquelles nous avons participé : mouvement des chômeurs/euses, soutien aux sans-papier.e.s et demandeurs/euses d'asile, luttes étudiantes pour une fac accessible à tou.te.s et ouverte, mouvements contre les réformes successives des retraites...

Nous nous sommes cependant découvert.e.s, sur le tard, partager un autre sujet en commun : un sujet dont on ne parlait pas dans nos milieux militants non plus.
Un sujet dont nous n'avions également jamais parlé entre nous auparavant : les violences sexuelles incestueuses.

Si nous avons décidé de nous constituer en collectif de victimes et de proches de victimes, ce n’est pas pour concurrencer les structures déjà existantes, mais pour combler un manque. La plupart de ces structures s’intéressent d’abord à recueillir la parole des victimes, à aider à leur reconstruction individuelle et à faire émerger une connaissance scientifique, principalement psychologique et quantitative, sur l’ampleur des violences. C’est un travail nécessaire et très important, mais à notre avis pas totalement suffisant : nous refusons que les victimes soient perçues uniquement comme des « cas » individuels, qui auraient en somme à
se « guérir » d'une maladie.

Nous considérons que les violences sexuelles incestueuses sont AUSSI un problème collectif et donc politique, qui s'inscrit dans cet ensemble plus vaste que des féministes ont appelé la « culture du viol » de notre société. Nous affirmons que ces violences constituent, pour reprendre le propos de l'anthropologue Dorothée Dussy, « le berceau des dominations ». Pour lutter efficacement contre elles il faut combattre le sentiment d’impuissance des victimes et le sentiment d’impunité des coupables, en développant une solidarité et une action collectives. Lutter contre les violences sexuelles incestueuses c’est lutter contre la loi du silence en faisant entendre collectivement notre voix, dans une perspective que nous voulons progressiste.

Pour nous contacter : collectifcontrelincestelyon@gmail.com


dimanche 14 octobre 2018

Débat public Victimes d’inceste et justice : comment sortir du labyrinthe ?


L’inceste est un sujet encore trop tabou, et qui fait peur. De leur côté, les victimes sont démunies : non seulement il n’est pas facile pour elles de parler, mais également, une fois qu’elles ont parlé, l’institution judiciaire se révèle trop souvent être un étouffoir pour cette parole, ainsi qu’un parcours d’obstacles éprouvant.

Il est important d’œuvrer à changer cet état de fait. C’est afin de contribuer à cet objectif que nous vous proposons de construire ensemble un premier état des lieux des difficultés rencontrées en justice. Etat des lieux dont nous souhaitons qu’il ne se limite pas à lister des constats, mais débouche si possible sur l’action.




Nous vous proposons donc, pour ouvrir ce débat, plusieurs interventions, faites par des membres du collectif, et qui concerneront tant les enfants victimes que les adultes ayant été jadis victimes de violences sexuelles incestueuses. Les délais de prescription, la loi sur l’inceste de 2010 et les débats qu’elle a suscités, la prise en compte (ou non) de la parole de l’enfant en justice, le sort de cet enfant après ses révélations, mais aussi, une fois devenu adulte, le droit en matière de pensions alimentaires envers les ascendants ou de succession, seront parmi les thèmes abordés.

Notre objectif d’action est de constituer, à terme, un guide d’autodéfense juridique des victimes qui puisse servir à tou.te.s. Ce guide serait axé plutôt sur le droit tel qu’il est appliqué concrètement, que sur la connaissance de nos droits théoriques : comment répondre à un expert-psychiatre ? Faut-il porter plainte plutôt auprès de la police ou directement auprès du Parquet ? Comment choisir un avocat ? Comment, si je suis parent soutenant mon enfant victime, le système judiciaire va-t-il me considérer ? Puis-je porter plainte 20 ans après les faits, et comment va réagir l’institution judiciaire à une telle plainte ? Etc.

Pour cela, nous avons besoin de l’expérience de chacun.e en tant que victime ou proche de victime avec le système judiciaire, car les réponses pratiques à ces questions, c’est votre et notre expérience, même malheureuse, du système judiciaire, qui peut nous aider à les construire.

C’est pourquoi nous vous invitons à venir participer à un moment d’échange, sans engagement, sur ce thème


vendredi 16/11/2018 à 18H15 au CEDRATS
(Centre de Recherche et de Documentation sur les Alternatives Sociales Michel-Marie Derrion), 27 Montée Saint Sébastien, Lyon 1er

 
(métro C station Croix Paquet).


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