Qui sommes-nous ?

Qui sommes-nous ?

Les membres fondateurs/trices de troubles fête malgré nous se connaissaient, parfois depuis longtemps, comme participant.e.s du mouvement syndical (CGT, SUD, CNT, etc!), ainsi que, pour plusieurs d'entre eux et elles, d'organisations politiques libertaires ou encore marxistes. Nous nous sommes rencontré.e.s avant tout via les différentes luttes sociales auxquelles nous avons participé : mouvement des chômeurs/euses, soutien aux sans-papier.e.s et demandeurs/euses d'asile, luttes étudiantes pour une fac accessible à tou.te.s et ouverte, mouvements contre les réformes successives des retraites...

Nous nous sommes cependant découvert.e.s, sur le tard, partager un autre sujet en commun : un sujet dont on ne parlait pas dans nos milieux militants non plus.
Un sujet dont nous n'avions également jamais parlé entre nous auparavant : les violences sexuelles incestueuses.

Si nous avons décidé de nous constituer en collectif de victimes et de proches de victimes, ce n’est pas pour concurrencer les structures déjà existantes, mais pour combler un manque. La plupart de ces structures s’intéressent d’abord à recueillir la parole des victimes, à aider à leur reconstruction individuelle et à faire émerger une connaissance scientifique, principalement psychologique et quantitative, sur l’ampleur des violences. C’est un travail nécessaire et très important, mais à notre avis pas totalement suffisant : nous refusons que les victimes soient perçues uniquement comme des « cas » individuels, qui auraient en somme à
se « guérir » d'une maladie.

Nous considérons que les violences sexuelles incestueuses sont AUSSI un problème collectif et donc politique, qui s'inscrit dans cet ensemble plus vaste que des féministes ont appelé la « culture du viol » de notre société. Nous affirmons que ces violences constituent, pour reprendre le propos de l'anthropologue Dorothée Dussy, « le berceau des dominations ». Pour lutter efficacement contre elles il faut combattre le sentiment d’impuissance des victimes et le sentiment d’impunité des coupables, en développant une solidarité et une action collectives. Lutter contre les violences sexuelles incestueuses c’est lutter contre la loi du silence en faisant entendre collectivement notre voix, dans une perspective que nous voulons progressiste.

Pour nous contacter : collectifcontrelincestelyon@gmail.com


dimanche 10 novembre 2019

Féminicides, viol conjugal, infanticides, violences sexuelles incestueuses…


… en finir avec les violences patriarcales !

[Communiqué du collectif Trouble fête malgré nous, collectif lyonnais contre les violences sexuelles incestueuses, au rassemblement contre les féminicides du lundi 23 septembre 2019]

Nous sommes le Collectif Trouble fête malgré nous, collectif lyonnais contre les violences sexuelles incestueuses et nous sommes partie prenante de la mobilisation contre les féminicides. Nous demandons au gouvernement qu’il arrête avec ses atermoiements et ses mesurettes et qu’il prenne d’urgence les mesures qui s’imposent, c’est à dire des mesures concrètes et substantielles qui donnent les moyens aux femmes exposées aux violences de leur compagnon ou ex les moyens de s’extraire définitivement du danger. 
Nous demandons au gouvernement des mesures également pour les enfants, et en premier lieu, pour ces futures femmes que sont les fillettes, exposés aux même violences patriarcales et aux même dangers.

Depuis de nombreuses années les associations de protection de l’enfance luttent inlassablement pour faire appliquer la convention internationale des droits de l’enfant de 1989. C’est une lutte difficile et acharnée qu’elles doivent mener, dans un climat de désintérêt quasi général pour la cause des personnes mineures d’âge.

Les violences patriarcales les concernant, c’est :

-         être « témoins », c’est à dire spectateurs/trices impuissant.e.s, mais aussi tentant de réagir, vis à vis des violences psychiques et physiques exercées par leur père sur leur mère. Voire en être également victimes : combien de féminicides, aboutissement de cette suite continuelle de violences subies au quotidien, sont-ils assortis de l’infanticide des enfants du couple ? 

-         entre une et deux femmes adultes sur cent, en France métropolitaine, qui déclarent avoir subi leur premier viol par un homme de leur parenté (enquête CSF, INED-INSERM, 2006). C’est à dire avoir subi des violences sexuelles incestueuses, pour la plupart alors qu’elles étaient mineures d’âge. 

Ces violences sexuelles incestueuses constituent un féminicide à retardement : il y a entre 4 et 7 fois plus de tentatives de suicide, dont un certain nombre réussi, chez ces survivantes, que parmi le reste des femmes. Et dans tous les cas l’impact sur la vie entière de ces personnes est très fort et durablement destructeur.

-         Avoir une mère victime de viol conjugal : si 56% des femmes victimes le sont avant leurs 18 ans, à l’âge adulte aussi, la famille, c’est le principal endroit où des hommes commettent les viols envers des femmes en France ! (enquête VIRAGE, INED, 2015)

-         Des hommes qui sont victimes de violences sexuelles, principalement lorsqu’ils sont mineurs, c’est à dire encore sous domination des hommes, et femmes, adultes (75% des hommes victimes de viol l’ont été avant leurs 18 ans - enquête VIRAGE, INED, 2015).

-         Et aussi des mères, dont certaines exercent des violences psychiques et physiques sur leurs enfants (et qui seraient à égalité avec les pères pour ce qui concerne les infanticides d’après les chiffres officiels)…

-         …cependant que d’autres mères tentent de protéger leurs enfants d’un père violent, mais s’en retrouvent empêchées par une justice patriarcale qui ne les croit pas, et maintient donc les droits de visite et de garde à son profit, n’hésitant pas à emprisonner ces mères si elles refusent de livrer ainsi l’enfant à son agresseur.

Ce n’est qu’en 2016 que le ministère de l’intérieur commence à recenser les infanticides. Une étude rétrospective officielle sur la période 2012 à 2016 établit qu’en moyenne 72 enfants par an auraient été tués par leurs parents (1 enfant tous les 5 jours). Mais de leur propre aveu, ces chiffres sous-estiment le nombre d’infanticides commis au sein de la famille. Les associations de protection de l’enfance estiment quant à elles que les chiffres officiels sont fortement sous-évalués.

Concernant les violences sexuelles incestueuses, les données d’enquête existantes sont sous exploitées par les chercheurs.euses sur ce chapitre (enquêtes de l’INED). Les autres maltraitances envers les mineur.e.s au sein de la famille peinent à être chiffrées.

Il est vital pour les personnes mineures d’âge que les associations féministes entendent et reprennent à leur compte ce que les associations luttant contre l’inceste et pour la protection de l’enfance clament dans le désert depuis de si longues années. Il est plus que nécessaire que le mouvement des femmes s’élève avec la même conviction et la même énergie contre les infanticides et les violences faites aux mineur.e.s d’âge que celles dont il fait preuve en ce moment contre les féminicides et les violences faites aux femmes majeures.

Soulevons-nous contre toutes les violences patriarcales, Disons STOP !

Trouble fête malgré nous
collectifcontrelincestelyon@gmail.fr
https://collectifcontrelincestelyon.blogspot.com/

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