… en finir avec les violences
patriarcales !
[Communiqué du collectif Trouble fête malgré nous, collectif
lyonnais contre les violences sexuelles incestueuses, au rassemblement contre
les féminicides du lundi 23 septembre 2019]
Nous sommes le Collectif Trouble fête malgré nous,
collectif lyonnais contre les violences sexuelles incestueuses et nous sommes
partie prenante de la mobilisation contre les féminicides. Nous demandons au gouvernement
qu’il arrête avec ses atermoiements et ses mesurettes et qu’il prenne d’urgence
les mesures qui s’imposent, c’est à dire des mesures concrètes et
substantielles qui donnent les moyens aux femmes exposées aux violences de leur
compagnon ou ex les moyens de s’extraire définitivement du danger.
Nous demandons au gouvernement des mesures également pour les
enfants, et en premier lieu, pour ces futures femmes que sont les fillettes,
exposés aux même violences patriarcales et aux même dangers.
Depuis de nombreuses années les associations de protection de
l’enfance luttent inlassablement pour faire appliquer la convention
internationale des droits de l’enfant de 1989. C’est une lutte difficile et
acharnée qu’elles doivent mener, dans un climat de désintérêt quasi général
pour la cause des personnes mineures d’âge.
Les violences patriarcales les concernant, c’est :
-
être « témoins », c’est à dire spectateurs/trices
impuissant.e.s, mais aussi tentant de réagir, vis à vis des violences
psychiques et physiques exercées par leur père sur leur mère. Voire en être
également victimes : combien de féminicides, aboutissement de cette suite
continuelle de violences subies au quotidien, sont-ils assortis de
l’infanticide des enfants du couple ?
-
entre une et deux femmes adultes sur cent, en France
métropolitaine, qui déclarent avoir subi leur premier viol par un homme de leur
parenté (enquête CSF, INED-INSERM, 2006). C’est à dire avoir subi des violences
sexuelles incestueuses, pour la plupart alors qu’elles étaient mineures d’âge.
Ces violences sexuelles incestueuses constituent un
féminicide à retardement : il y a entre 4 et 7 fois plus de tentatives de
suicide, dont un certain nombre réussi, chez ces survivantes, que parmi le
reste des femmes. Et dans tous les cas l’impact sur la vie entière de ces
personnes est très fort et durablement destructeur.
-
Avoir une mère victime de viol conjugal : si 56% des
femmes victimes le sont avant leurs 18 ans, à l’âge adulte aussi, la famille,
c’est le principal endroit où des hommes commettent les viols envers des femmes
en France ! (enquête VIRAGE, INED, 2015)
-
Des hommes qui sont victimes de violences sexuelles,
principalement lorsqu’ils sont mineurs, c’est à dire encore sous domination des
hommes, et femmes, adultes (75% des hommes victimes de viol l’ont été avant
leurs 18 ans - enquête VIRAGE, INED, 2015).
-
Et aussi des mères, dont certaines exercent des violences
psychiques et physiques sur leurs enfants (et qui seraient à égalité avec les
pères pour ce qui concerne les infanticides d’après les chiffres officiels)…
-
…cependant que d’autres mères tentent de protéger leurs
enfants d’un père violent, mais s’en retrouvent empêchées par une justice
patriarcale qui ne les croit pas, et maintient donc les droits de visite et de
garde à son profit, n’hésitant pas à emprisonner ces mères si elles refusent de
livrer ainsi l’enfant à son agresseur.
Ce n’est qu’en 2016 que le ministère de l’intérieur commence à
recenser les infanticides. Une étude rétrospective officielle sur la période
2012 à 2016 établit qu’en moyenne 72 enfants par an auraient été tués par leurs
parents (1 enfant tous les 5 jours). Mais de leur propre aveu, ces chiffres
sous-estiment le nombre d’infanticides commis au sein de la famille. Les associations
de protection de l’enfance estiment quant à elles que les chiffres officiels
sont fortement sous-évalués.
Concernant les violences sexuelles incestueuses, les données
d’enquête existantes sont sous exploitées par les chercheurs.euses sur ce chapitre
(enquêtes de l’INED). Les autres maltraitances envers les mineur.e.s au sein de
la famille peinent à être chiffrées.
Il est vital pour les personnes mineures d’âge que les
associations féministes entendent et reprennent à leur compte ce que les associations
luttant contre l’inceste et pour la protection de l’enfance clament dans le
désert depuis de si longues années. Il est plus que nécessaire que le mouvement
des femmes s’élève avec la même conviction et la même énergie contre les
infanticides et les violences faites aux mineur.e.s d’âge que celles dont il
fait preuve en ce moment contre les féminicides et les violences faites aux
femmes majeures.
Soulevons-nous contre toutes
les
violences patriarcales, Disons STOP !
Trouble fête malgré nous
collectifcontrelincestelyon@gmail.fr
https://collectifcontrelincestelyon.blogspot.com/
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