L’inceste est un sujet encore trop tabou, et qui fait
peur. De leur côté, les victimes sont démunies : non seulement il n’est
pas facile pour elles de parler, mais également, une fois qu’elles ont parlé,
l’institution judiciaire se révèle trop souvent être un étouffoir pour cette
parole, ainsi qu’un parcours d’obstacles éprouvant.
Il est important d’œuvrer à
changer cet état de fait. C’est afin de contribuer à cet objectif que nous vous
proposons de construire ensemble un premier état des lieux des difficultés
rencontrées en justice. Etat des lieux dont nous souhaitons qu’il ne se limite
pas à lister des constats, mais débouche si possible sur l’action.
Nous vous proposons donc, pour
ouvrir ce débat, plusieurs interventions, faites par des membres du collectif,
et qui concerneront tant les enfants victimes que les adultes ayant été jadis
victimes de violences sexuelles incestueuses. Les délais de prescription, la
loi sur l’inceste de 2010 et les débats qu’elle a suscités, la prise en compte
(ou non) de la parole de l’enfant en justice, le sort de cet enfant après ses
révélations, mais aussi, une fois devenu adulte, le droit en matière de
pensions alimentaires envers les ascendants ou de succession, seront parmi les
thèmes abordés.
Notre objectif d’action est de
constituer, à terme, un guide d’autodéfense juridique des victimes qui puisse
servir à tou.te.s. Ce guide serait axé plutôt sur le droit tel qu’il est
appliqué concrètement, que sur la connaissance de nos droits théoriques :
comment répondre à un expert-psychiatre ? Faut-il porter plainte plutôt
auprès de la police ou directement auprès du Parquet ? Comment choisir un
avocat ? Comment, si je suis parent soutenant mon enfant victime, le
système judiciaire va-t-il me considérer ? Puis-je porter plainte 20 ans
après les faits, et comment va réagir l’institution judiciaire à une telle
plainte ? Etc.
Pour cela, nous avons besoin de
l’expérience de chacun.e en tant que victime ou proche de victime avec le
système judiciaire, car les réponses pratiques à ces questions, c’est votre et
notre expérience, même malheureuse, du système judiciaire, qui peut nous aider
à les construire.
C’est pourquoi nous vous invitons
à venir participer à un moment d’échange, sans engagement, sur ce thème
vendredi 16/11/2018 à 18H15 au CEDRATS
(Centre de Recherche et de Documentation sur les
Alternatives Sociales Michel-Marie Derrion), 27
Montée Saint Sébastien, Lyon 1er
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire